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C’était pourtant mal parti. Quelques jours avant le début du tournoi olympique de judo, la salle destinée à accueillir les épreuves individuelles et le tournoi par équipes, aménagée dans le Grand Palais éphémère, à Paris, était l’objet de critiques, et non des moindres. Le président de la fédération internationale de judo, Marius Vizer, dressait un constat cinglant le 23 juillet. « Je viens à Paris avec beaucoup d’enthousiasme, nous sommes prêts du point de vue sportif, mais malheureusement le site n’est pas prêt et nous en souffrons » se plaignait-il à l’Agence France-Presse. En cause, les planchers sur lesquels étaient disposés les tapis, qui les rendraient trop rebondissants pour les athlètes.
Mercredi 24 juillet, les organisateurs ont démonté l’intégralité de l’aire de combat et procédé au changement du plancher. « L’Arena Champ-de-Mars a été prête en temps et en heure pour les premières compétitions. Elle présente une opportunité unique pour les judokas de vivre une compétition sur un site éphémère spectaculaire, en face de la tour Eiffel », indique le Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques dans sa réponse laconique au Monde.
« Les équipes de la fédération française de judo sont venues prêter main-forte aux organisateurs et tout est rentré dans l’ordre », se félicite Bastien Puget, le directeur technique national (DTN) adjoint de l’équipe de France, qui précise que la délégation tricolore avait visité la salle une dizaine de jours avant le début de la compétition mais n’avait pas testé ses tatamis. « Nous avons une grosse expérience dans le domaine événementiel, nous organisons chaque année le plus beau tournoi du monde, le Grand Slam de Paris à Bercy », argumente Bastien Puget.
L’Arena Bercy est une salle de référence pour le monde du judo, et de nombreux amoureux de ce sport n’ont pas compris le choix fait de consacrer cette enceinte à d’autres sports (la gymnastique notamment) durant les Jeux de Paris 2024. Le site du Champ-de-Mars, éphémère comme le palais qui l’abrite, offre une capacité de 8 300 places, contre 12 000 à Bercy. « Nous avons dû refuser du monde, c’est dommage, mais pour l’ambiance, c’est une réussite », admet le DTN adjoint.
Ce n’est pas le public, présent à dix heures chaque matin pour les phases éliminatoires, chauffé à blanc toute la journée par le kop des supporteurs installé au milieu de la tribune principale, qui le démentira. Ni les judokas français, qui se sentent portés par cette ferveur. « Venez à Los Angeles [où se dérouleront les Jeux 2028] s’il vous plaît, a réagi par exemple Clarisse Agbégnénou après la médaille de bronze décrochée mardi 30 juillet. Sans le public, beaucoup de judokas de l’équipe de France n’auraient pas eu le même parcours. »
Dans cette salle que plusieurs membres du staff des Bleus qualifient de « chaudron » parce que les spectateurs y sont proches des athlètes, « il n’est pas facile de se faire entendre, sourit Christophe Massina, mais ça donne une vibration qui vaut tous les coachs ». Le responsable de la sélection féminine, s’est usé la voix, dimanche 28 juillet, pour se faire entendre d’Amandine Buchard, lorsqu’elle était sur le tatami.
Le succès de cette enceinte tient aussi dans le format du tournoi olympique et la présence de deux tapis seulement, l’un pour les femmes, l’autre pour les hommes. « Ça concentre tous les regards du public. A Bercy, c’est plus diffus, avec quatre tapis et plusieurs combats en même temps », note Bastien Puget, qui ne renie pas l’espace du Grand Slam mais reconnaît de nombreuses vertus à l’arène des JO.
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Simon Roger
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